Enelya Ceïleb Guerrière / Correctrice
Messages : 47 Date d'inscription : 05/03/2011 Age : 29 Localisation : Retourne-toi...
Feuille de personnage Age: 21 ans Race: Aériens Présentation:
| Sujet: Enelya Ceïleb Mer 11 Mai - 21:38 | |
| Enelya Ceïleb
|
- Nom : Ceïleb
- Prénom : Enelya
- Surnom : Enel, ou encore Nenel
- Âge : 21 ans
- Race : Aériens
- Rang : Guerrière
- Armes : Une longue épée qui, pendant le long de sa hanche, ne la quitte jamais. De plus, Enelya dissimule tout un tas de petits couteaux sur elle, seulement... vous ne saurez pas où.
Description Physique
Aux yeux d’Enelya, son physique demeure sans intérêt particulier. C’est ainsi qu’elle se considère : ni trop jolie, ni trop moche, mais plutôt quelconque. Non pas qu’elle soit un peu garçon manqué, mais si elle prenait un tant soit peu soin d’elle, elle pourrait presque être un peu jolie, contrairement à ce qu’elle croit. Même un peu plus que jolie. Du haut de ses 1m59, ne faisant pas d’elle une jeune femme particulièrement grande, de graciles épaules s’accordent avec des hanches à peine marquées, ainsi qu’une poitrine délicate. C’est une grande sportive et combattante, et de ce fait, elle ne possède aucune once de graisse. Les muscles de la jeune femme demeurent particulièrement fins, mais sont aussi durs que de l’acier, et du fait de sa petite taille, se retrouvant souvent plus petite que ses adversaires, Enelya possède une grande force dans ses jambes.
Sa peau douce et rosée possède en outre quelques reflets dorés, probablement à cause du temps qu’elle a passé au soleil. On peut également remarquer chez elle des cheveux blonds incroyablement longs, qui s’entremêlent et se tortillent jusqu’au bas de sa taille. Elle ne prend pas vraiment la peine de les brosser souvent et, aussi, elle les laisse la plupart du temps libres et détachés. Son visage ovale témoigne de la finesse de ses traits, avec une bouche rose aux lèvres pleines et pulpeuses, son petit nez bien dessiné et son regard sauvage aux yeux bleu océan. Il arrive que son front se plisse d’inquiétude, ou qu’un petit sourire en coin s’affiche sur ses lèvres. Mais ses traits restent, la plupart du temps, inexpressifs et neutres, propres à l’indifférence et au contrôle des émotions qu’elle tente de s’imposer. Quant à sa tenue, en général, Enelya opte pour une combinaison de couleur sombre, souvent de cuir, qui passe partout et lui permet de rester discrète. Mais les habits qu’elle préfère sont un corsage vert sombre, décoré de boutons en or et de lacets de cuir où, à l’intérieur des manches… de petites poches permettent de dissimuler quelques dagues.
Mais Enelya préfère de loin se transformer en cet animal majestueux qu’est le sien : l’aigle royal. Elle préfère laisser libre cours à ses instincts, mais surtout, adore sentir le vent caresser ses plumes brunes et blanches aux reflets mordorés. Elle ne se sent pas vraiment à l’aise sous sa forme intermédiaire – de grandes ailes marron qui s’étendent dans son dos, et des griffes de rapace acérées prenant la place de ses ongles. Elle tente alors de l’utiliser le moins souvent possible, même si, sous cette forme, sa vue s’en retrouve très grandement améliorée.
Description psychologique
Enelya a, et a toujours eu un fort caractère, car c’est ce qui lui permit de survivre à son enfance, passée dans la pauvreté. Mais surtout, c'est grâce à ce caractère qu’elle réussit à s’affirmer, dans le monde exclusivement masculin qu’est celui des guerriers. Aussi, elle paraît très calme au premier abord, presque désintéressée. En effet, la jeune femme aime souvent rester discrète, presque invisible, mais apprécie de tout observer de ses yeux inquisiteurs et curieux. Elle possède en outre une extraordinaire mémoire, qui lui permet de retenir des conversations entières et de ne jamais oublier ni un visage, ni un prénom. Il est aussi bon de savoir qu'au fil du temps, la jeune femme développa un humour particulièrement ironique et sarcastique et bien souvent, il arrive qu'une réplique lui échappe sans qu’elle ne s’en rendre compte. Cela fait, en quelque sorte, partie de son charme.
Mais derrière cette indifférence apparente, Enelya peut se montrer très farouche, très franche et très sanguine. De même, elle a bien souvent du mal à contrôler ses émotions lorsqu’elle est en colère, même si elle s’y efforce tout de même. Le plus souvent, elle préfère demeurer seule qu'accompagnée, car c'est de cette manière qu'elle passa la plupart de son temps... seule. D'une manière, elle s'y est habituée.
Enelya n'a pas beaucoup d'attaches - et étant une enfant abandonnée par ses parents, doublée d'une adolescente manipulée à des fins meurtrières, elle s'efforce de ne pas en avoir. Mais une tristesse profonde se cache en elle, et le peu de personnes qui lui sont chères, elle s'efforce de les protéger à tout prix. Car, plus que quiconque, une culpabilité sans bornes s'est abattue au fil du temps sur les frêles épaules de la jeune femme, et ce pour différentes raisons. Elle se trouve tout simplement horrible ; horrible d'avoir assassiné toutes ces personnes, horrible d'avoir abandonné sa petite sœur et de n'avoir pu la retrouver, horrible de n'avoir pu réussir à subvenir aux besoins de sa famille. Au fond, Enelya ne se l'avoue pas, et l'avoue encore moins aux autres, mais elle se déteste. Et c'est là la raison de sa négligence à l'égard de son physique, elle ne prend tout simplement pas le temps de se faire belle car elle se trouve horrible, aussi bien intérieurement que physiquement. Là est aussi peut-être la raison de son goût pour la solitude, au fond.
Au final, au-delà de toutes ces différentes facettes d'elle-même... arriverez-vous à découvrir qui elle est vraiment ?
Histoire
Partie 1 : "la faim justifie les moyens"
- Spoiler:
Enelya naquit dans ce que l'on pourrait appeler les quartiers populaires de la belle cité volante de Caelystis, qui même elle, possède des nids de pauvreté bien dissimulés. Elle fut l'aînée d'une famille très pauvre, c'est-à-dire d'un père qui gagnait quelques maigres piécettes en commerçant sur le marché, et d'une mère au foyer, douce mais soumise aux excès de colère de son mari. Sa petite sœur, Lyse, de trois ans sa cadette, avait eu énormément de mal à survivre et surtout, à grandir, sans la ration de nourriture quotidienne nécessaire à tout développement infantile. Son père, dans ses souvenirs, n'avait pas été quelqu'un de facile. Il rentrait tard le soir, bien souvent en colère de n'avoir qu'une maigre ration de bouillon et qu’un quignon de pain à se mettre sous la dent. Il menaçait d'ailleurs souvent sa femme d'abandonner ses enfants à l'orphelinat le plus proche s'ils ne gagnaient pas plus d'argent. Alors, Enelya, dès l'âge de 6 ans, s'était mise à mendier dans les rues pour tenter d'aider sa famille. Elle réussissait bien à récolter un maigre butin, avec son visage angélique aux cheveux blonds, qui attirait la sympathie et la pitié. Mais cela ne suffit pas.
Par une fin d'après-midi d’été, Enelya était alors âgée de sept ans, la petite rentra chez elle avec son maigre butin de la journée. Une fois rendue, elle découvrit sa mère en pleurs, sur le lit. Aussitôt, la petite fille s'imagina le pire : ses parents avaient-ils décidé d’envoyer Lyse à l’orphelinat ? Ou pire, de l’abandonner ? Car ils en parlaient souvent. Mais sa petite sœur était bien là, angoissée par les pleurs incessants de sa mère.
« - Maman ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Avait demandé Enelya en se glissant entre ses bras.
- Ton père, réussit-elle à articuler entre deux sanglots, les joues baignées de larmes. Il nous a abandonnées. Il est parti. Nous sommes perdues. »
C'est à partir de ce jour que la vie d'Enelya se mua, peu un peu, en un enfer.
La faim se mit à la ronger, à la tenir éveillée chaque nuit, à faire de sa vie une épreuve quotidienne. Sa mère, elle, n'avait pas réussi à se remettre de la perte de son mari, qu'elle aimait tendrement, malgré tous ses défauts. Elle se contentait, alors, de rester couchée, et de continuer à désespérer. A 7 ans, Enelya dut prendre la lourde charge de nourrir sa petite soeur et sa mère. Mais qui voudrait bien l'engager pour travailler, à cet âge ? Personne, bien évidemment. Alors, elle se rendait tous les jours au marché. Les amis de son père, ayant pitié d'elle et de sa famille, acceptaient de lui donner quelques quignons de pain et quelques fruits, au début. Mais au bout de quelques mois, elle dut se résoudre à faire l'inévitable : voler. La petite fille, âgée de 9 ans à peine, développa des compétences incroyables : elle volait sans se faire prendre, discrète et aussi rapide que l'aigle, l'oiseau en lequel elle pouvait se transformer. Mais elle ne se doutait pas que, dans l'ombre, un sourire malin et des yeux inquisiteurs l'observaient. Elle ne se douta pas non plus que ces mêmes yeux étaient responsables de quelques événements : parfois, des fruits, du pain et des pommes de terre apparaissaient comme par enchantement sur son chemin. Une mystérieuse personne tenait absolument à ce qu'elle survive, et observait ses moindres faits et gestes pour voir comment elle réagissait en temps de crise. Enelya s'était bien souvent demandée comment elle avait pu faire pour survivre à cette période de famine, mais ne se doutait absolument pas que cette ombre y était pour quelque chose.
Puis, un autre drame se produisit dans sa petite vie à peine commencée, alors qu'elle avait tout juste 12 ans. La personne à qui ils louaient une minuscule pièce décréta que, suite à des mois de loyer impayé, ils devaient partir sur le champ. Les cris, les protestations et les pleurs d’Enelya n'y purent rien : une autre famille allait s'installer, qui elle, pourrait les payer. C'est alors que sa mère se réveilla soudainement de son étrange torpeur qui l’avait paralysée des années durant, et les prit sa sœur et elle fermement par la main. Le chagrin avait tiré les traits de son visage, ses cheveux étaient devenus grisonnants et elle était encore plus maigre que ses deux filles, si cela était possible.
« - Venez, les filles, déclara-t-elle d’une voix étonnamment forte. Je vais faire ce que je n’ai jamais eu le courage de faire.
D’un pas décidé, elle mena les deux fillettes dans les ruelles de Caelystis, vers un endroit dont Enelya se souviendra toute sa vie : un poste de gardes, à quelques minutes de marche de là ; gardes qui étaient sûrement là pour patrouiller. Leur mère les avait enlacées tendrement avant d’y entrer, et murmura au creux de leur oreille de l’excuser pour ce qu’elle s’apprêtait à faire, mais que leur survie en dépendait. Soudain, elle les relâcha, et les tira violemment par le bras à l’intérieur du bâtiment.
- Gardes ! Ces deux mendiantes se sont infiltrées chez moi pour tenter de me voler. Faites quelque chose ! Deux gardes apparurent alors, et tirèrent violemment les deux fillettes en disant qu’ils allaient s’en occuper. Aussitôt, Lyse se mit à sangloter et à réclamer sa mère. Enelya, elle, se débâtit furieusement dans les bras du garde, en hurlant à sa génitrice qu’elle était une horrible personne, qu’elle les abandonnait tout comme son père et qu’elle la haïssait. Des paroles que l’adolescente regretta toute sa vie, comme ce fut la dernière fois qu’elle la vit.
- Mettons-les aux fers en attendant qu’elles se calment, marmonna le garde tenant Enelya qui se débattait toujours aussi furieusement.
Tout le reste de la journée, les deux sœurs attendirent dans l’obscurité d’une petite cellule humide et qui sentait le moisi. Le vent s’infiltrait violemment à travers les minuscules fenêtres, faisant résonner des bruits sinistres qui effrayaient Lyse. Enelya la consolait comme elle pouvait. Mais qu’aurait-elle bien pu lui dire ?
Mais ce à quoi elle s’attendit le moins se produisit alors dans la soirée : l’ombre qui l’espionnait depuis des années choisit de faire son apparition.
La porte de leur cellule s’ouvrit en grinçant, et un drôle de bonhomme apparut. Les traits de son visage étaient fins, maigres et émaciés, et il avait un nez disproportionné par rapport au reste de ses traits. L’homme s’avança prudemment, sa cape sombre voletant derrière lui à chacun de ses pas, et Enelya ne put s’empêcher de le comparer à un corbeau.
- Mes chères petites… je ne suis venu chercher qu’une seule d’entre vous, annonça-t-il d’une voix grinçante et chevrotante.
Il pointa un doigt maigre et osseux vers Enelya. Aussitôt, Lyse s’était jetée aux pieds de sa grande sœur.
- Non, Nenel, ne m’abandonne pas toi aussi, sanglota-t-elle en serrant sa sœur de toutes ses forces. Je t’en prie.
- Je ne viendrais qu’une fois, Enelya, la prévint l’homme d’une voix posée, et Enelya prit peur en réalisant qu’il connaissait son nom. Tu n’auras qu’une seule chance, ne la gâche pas. Une chance de sortir de ta misérable existence de va-nu-pieds et de mendiante. De manger à ta faim tous les jours, et d’avoir un toit. Tout ce que tu auras à faire, c’est accomplir les missions que je t’assignerai.
Enelya réfléchit longuement, tiraillée entre sa sœur et les promesses de cet homme. Car, honnêtement, sa proposition avait des airs de paradis sur terre aux yeux de l’adolescente. La faim l’avait tant faite souffrir… et puis, elle avait été pauvre toute sa vie jusqu’ici. Elle ne pouvait refuser une offre pareille. Non, elle avait pris sa décision.
- J’accepte, marmonna Enelya en se dégageant doucement de l’étreinte de sa sœur.
Des cris s’échappèrent aussitôt de la bouche de Lyse.
- Enel, hurlait-elle, Enel non ! Ne m’abandonne pas.
- Je reviendrais te chercher, Lyse, fais-moi confiance. Au revoir.
- Nenel, non !
L’homme, satisfait, avait pris la main d’Enelya dans la sienne, et ensemble, ils sortirent du bâtiment des gardes.
- C’est bien, petite, la félicita-t-il. Tu as fait le bon choix.
Les hurlements de sa sœur n’avaient pas cessé.
Des hurlements qui l’avaient poursuivie dans ses cauchemars pendant des années.
Partie 2 : "Une ombre dans le noir..."
- Spoiler:
S’en suivit une période de sa vie un peu plus heureuse que son enfance, mais non moins sombre.
L’étrange homme l’avait emmenée chez lui – une immense demeure qui se trouvait à l’autre bout de la ville. Il était très riche, et il avait avoué à Enelya, sur le chemin, qu’il travaillait pour un dénommé “le renard”, et qu’elle aussi, allait travailler pour lui. Il la prévint cependant qu’elle ne le verrait jamais en personne, par soucis de sécurité – il ne fallait surtout pas qu’on le croise avec elle à ses côtés, car c’était quelqu’un de très important. Enelya l’avait tout de suite inondé de questions : et comment s’appelait-il, lui ? Qui était le renard et comment s’appelait-il vraiment ? En quoi allait consister ses missions ? Allait-elle être payée ? Pourrait-elle revoir sa sœur ? Questions auxquelles il répondit simplement par :
- Tu n’auras cas m’appeler Maître Ravenweld. Et c’est tout ce que tu sauras, car pour l’instant, tu as sérieusement besoin de te remplumer. Regarde-toi, tu n’as que la peau sur les os !
Ainsi, pour la première fois de sa vie ce soir-là, Enelya mangea à sa faim. Elle fut même atrocement malade tant elle s’était gavée et qu’elle n’y était pas habituée, mais elle s’en fichait. Elle était tellement heureuse ! Elle aurait tant voulu que sa sœur soit là… mais malgré ses supplications, Maître Ravenweld refusa catégoriquement de la laisser la revoir. En fait, elle avait même tenté de sortir la nuit en catimini pour aller la rejoindre, mais elle n’était plus au poste des gardes, et ces derniers avaient refusé de la renseigner. Elle ignorait totalement où Lyse se trouvait, à présent. Mais elle se fit la promesse de la retrouver coute que coute.
En attendant qu’elle se “remplume un peu”, comme il avait l’habitude de dire, Enelya reçut les enseignements d’un précepteur. Il lui apprit tout d’abord à lire et à compter.
Mais bien vite, elle apprit de bien étranges choses à ses yeux, comme par exemple, l’anatomie du corps humain, quels étaient les points sensibles et les points forts d’un homme et d’une femme. Elle appris la géographie, mais aussi et surtout la politique, ce qui l’ennuya profondément. Elle savait l’Histoire des Aériens et des autres peuples sur le bout des doigts, de même que leurs différents systèmes politiques. Elle connaissait tous les sénateurs et on lui apprit aussi beaucoup de choses sur la meneuse de l’époque, Lyrianna. Enelya se dit que toutes ces bêtises de manipulations politiques ne lui serviraient jamais. Mais elle se trompait.
Puis, un an plus tard, elle reçut ses premiers enseignements physiques et sportifs : on lui fit travailler l’endurance, l’escalade, l’auto-défense, le combat… Puis vinrent les choses sérieuses : le combat à la dague, puis à l’épée, le tir à l’arc, la course, l’équitation… Malgré sa petite taille, Enelya s’en sortait avec brio, ce qui réjouit grandement Maître Ravenweld, qui disait qu’elle était son meilleur élément – ce qu’elle ne comprit pas, à l’époque. Enelya apprit également à se déplacer en ville sans se faire voir, à espionner… A l’âge de 14 ans, Maître Ravenweld l’envoya réaliser ses premières missions, qui furent simplissimes à ses yeux après tout le mal qu’elle s’était donné pour son apprentissage – elle devait écouter. Devenir les yeux et les oreilles de Caelystis.
D’abord, ce ne fut que des exercices d’application, et elle dut espionner des marchands, des artisans, des soldats, des personnes sans importance, pour ensuite aller tout rapporter à Maître Ravenweld, et ce avec exactitude et au mot près.
Puis, elle dut aller espionner de plus gros poissons : des haut-gradés, des fonctionnaires, des politiciens… des sénateurs. Elle s’en sortit parfaitement bien, et ne se fit jamais prendre. Pour la récompenser, Ravenweld lui donnait quelques pièces d’or – ce qui pour elle était une fortune.
Un an plus tard, Enelya passa un grand cap, et réalisa pleinement ce qu’allait impliquer travailler le dénommé “Renard.”
Maître Ravenweld et elle se rendirent un soir à une auberge. Dans l’ombre de la pièce, l’homme lui tendit une petite fiole, et lui chuchota imperceptiblement à l’oreille :
« - A côté de la porte, il y a un homme. Il porte de riches vêtements et une moustache, tu le reconnaîtras. C’est un haut fonctionnaire, qui gêne particulièrement bien nos plans. Je veux que tu lui règles son compte. Abasourdie, Enelya l’avait regardé en se demandant s’il était devenu fou. Petit à petit, les pièces du puzzle se reconstituèrent dans son esprit, et elle réalisa que tout ce qu’elle avait vécu jusqu’alors devait la mener jusqu’à ce moment décisif. Était-ce ce qu’elle allait finalement devenir, une tueuse ? Aussitôt, elle répondit à Ravenweld d’aller se faire voir. Ce dernier, en souriant, lui déclara qu’elle n’avait pas le choix : elle devait tuer, ou elle serait celle qui mourrait.
La jeune femme fit rouler la petite fiole au contenu mortel entre ses doigts en observant du coin de l’œil l’homme dont elle devait s’occuper. Etait-il vraiment coupable ? Méritait-il vraiment de mourir ? Enelya décida alors de ranger toutes ces interrogations dans un coin de sa tête, car comme Maître Ravenweld le lui avait rappelé – elle n’avait pas le choix.
Au moment où le serveur allait apporter le plat qu’avait commandé le haut fonctionnaire, elle se leva lestement, et feignit d’aller remplir son verre au bar. Mais au lieu de cela, elle bouscula le serveur, et la coupe de vin vacilla dangereusement sur le plateau. Enelya s’excusa auprès du serveur, et rattrapa la coupe juste à temps. Mais une goutte du poison était imperceptiblement tombée à l’intérieur.
C’est ainsi qu’Enelya fit une première victime.
La jeune fille eut alors de plus en plus de missions : assassiner dans l’ombre des gardes et des politiciens corrompus, des espions, même d’autres assassins parfois… Elle devint une tueuse à gage et une guerrière hors pair, et sa petite taille jouait à son avantage, en plus d’être une femme : on la sous estimait toujours. Mais Enelya devint également un peu plus froide, un peu plus calculatrice et… un peu plus malheureuse. Un peu plus seule. Le poids de la culpabilité s’abattait, à chaque victime, toujours un peu plus sur elle. Bientôt, une vague de terreur déferla sur Caelystis, et le nom du renard fut craint plus que celui de quiconque chez tous ses ennemis. Enelya, elle, n’était que la lame au bout de son bras : elle était l’instrument du renard.
L’enfant des rues était devenue une assassin.
- Couleur des paroles:
- Comment trouvez vous ce forum?
- Comment avez vous trouvé ce forum?
- Code:
|
Dernière édition par Enelya Ceïleb le Mar 17 Mai - 15:01, édité 7 fois | |
|