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 Cachotterie ordinaire [Partie 1]

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Ilyn Waiver
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Ilyn Waiver


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MessageSujet: Cachotterie ordinaire [Partie 1]   Cachotterie ordinaire [Partie 1] EmptyMer 28 Jan - 16:34


Cachotterie Ordinaire

« Mon âme a son secret, ma vie a son mystère. » Alexis-Félix Arvers

Pour moi, l'Antre du Soleil est plutôt l'Antre de la Lune.

Et pour cause, j'emprunte ce chemin chaque soir, sous l'apparence qu'eux tous nomment Helen. C'est, pour moi, comme le passage secret vers un monde lointain qui ne répond pas aux même règles que le reste de l'univers. Cela doit être l'une des raisons permettant d'expliquer pourquoi tout est si sombre et indistinct, ici. De jour, pas de doute que ce doit être un bel endroit, paré de couleurs flamboyantes, aux silhouettes fines et délicates, mais j'ai toujours refusé de découvrir tous ces reliefs sous un jour nouveau, littéralement. La tentation a souvent été grande, mais j'y ai toujours résisté, simplement par le fait que mon activité perdrait par la même une part de son charme. Le monde de l'obscurité est un synonyme de beauté pour moi, désormais. Une beauté dénuée de pureté, mais, puisque je suis incapable d'allier les deux, je me contente de ce que j'ai. Mieux vaut "peu" que "pas". C'est en tout cas ce dont je me suis persuadée, avec le temps.
Le temps fait beaucoup de choses.
Il calme les colères et les peines.
Il donne du courage et de la force.

Du temps, j'en ai eu. Beaucoup. Mais il ne m'a rien apporté de toutes ces belles choses. Tout ce qu'il m'a fait, s'est connaitre le silence, la relativité et l'acharnement. Mais pas une seule de toutes ces idées ne m'ont servie jusqu'à lors. Je suis toujours seule avec ma famille, je confectionne toujours des bijoux... Que l'on s'entende bien : cette activité me passionne et je n'arrêterais pour rien au monde, mais elle fait partie du quotidien, de cette vie que je mène sous le soleil. Bon, je doute de pouvoir vraiment dire que je travaille au soleil, parce que l'atelier est assez obscure, mais vous avez compris le fond de ma pensée, j'en suis certaine. Et puis même si ce n'est pas le cas, tant pis, ces réflexions m'ont pris bien assez de temps.

Déterminer, je reprends ma marche chez la porte principale, prête à suivre le tracé des couloirs et des escaliers jusqu'au pavillon de la noblesse, où quelques hommes m'attendront dans un genre de petit salon, certainement déjà bien entourés par des femmes de tous âges et de toutes conditions. En effet, je ne suis pas la seule courtisane à revenir chaque soir et à charger de bras tout aussi souvent. Je n'ai jamais réellement discuter avec elles et je ne cherche pas à le faire. J'ai trop peur de finir par dévoiler qui je suis, réellement.
Helen... Celle-là n'est pas moins Ilyn que la petite boutiquière, mais elle au moins, est appréciée. Peut-être que l'affection n'a pas à aller à une chimère. Peut-être que je devrais me montrer honnête. Peut-être qu'ils trouveraient également à aimer l'apparence de l'hybride. Peut-être même qu'ils arriveraient à ne pas en aimer que l'apparence... Mais je ne veux pas prendre la peine de changer.

D'ordinaire, je ne croise personne d'autre sur mon trajet que quelques serviteurs trop préoccupés par leurs tâches pour m'accorder la moindre attention, mais ce soir, il y a une femme, plus loin, devant moi. Je ne sais ni qui elle est, ni ce qu'elle fait ici. Le palais ne dormait pas si tôt, certes, mais en général, c'étaient les salons et les boudoirs qui étaient réquisitionnés à cette heure. Quelquefois, ai-je vu des groupes ou des couples plus ou moins échaudés regagner leurs appartements, mais jamais de solitaires. Enfin si, les serviteurs déjà évoqués, mais... Oh et puis zut ! Comment puis-je m'égarer dans une idée si simple ? Sans importance. Je sais ce que je dis, c'est tout ce qu'il me faut.
Le fait est que sous ma forme humaine, je vois mal. Non pas que tout me paraît flou, mais plutôt que je ne distingue pas les choses et les gens d'aussi loin que sous mes deux autres apparences. C'est frustrant, parce que sans doute cet autre au bout du couloir me voit-elle nettement mieux. Dans le but de ne pas sembler suspecte, je continue à marcher d'un pas aussi similaire à ma démarche naturelle que possible, même si mon incapacité à contrôler mon corps est bien trop importante pour que ça soit réellement le cas. Je ne supporte pas la surprise, la peur, l'embarras ou n'importe quoi mette en jeu mes émotions. J'ai pourtant tout essayé, dans le but d'y parvenir, au profit d'Ilyn comme d'Helen, mais rien, absolument aucun résultat.

Déstabilisée, j'essaie d'envisager tous les chemins possibles qui me permettrait de contourner l'étrangère. Ou bien l'étranger ? Je ne sais plus très bien. Mais j'ai beau regarder autour de moi, aucun passage ni escalier ne pourrait me permettre de dévier ma trajectoire sans faire volte face et traverser l'intégralité du palais en sens inverse par la suite. Ma voie me contraint à faire face au danger...
Ou alors non ? Je me fais simplement des idées ? Ce ne serait pas impossible, me connaissant. Seulement j'ai pris l'habitude de m'abstenir, dans le doute, vu le nombre de fois ou des gens, vraisemblablement inconnus se sont écartés de mon passage on se sont moquer de moi, simplement parce que j'étais la fille du déserteur. Bon, ça, la dame n'avait aucune raison de le savoir, prudence est mère de sûreté.
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Arianne Delvanté
Meneuse des Aeriens
Arianne Delvanté


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MessageSujet: Re: Cachotterie ordinaire [Partie 1]   Cachotterie ordinaire [Partie 1] EmptyLun 9 Fév - 12:11









♦ Cachotterie ordinaire ♦



La politique. Dorénavant, mieux que quiconque, Arianne la connait. Vieille consœur avec laquelle elle cohabite chaque jour, il n’y qu’au sein de sa chambre qu’elle ose s’en défaire. Et alors ? L’esclave de la mesquinerie devient esclave de la solitude, du vide. Il n’y a plus rien qui importe. Quelques idées naissent, parfois, mais sont bien vite refoulées, car estimées ennemis d’Arianne. « Ne pense pas », lui a-t-on dit. La source de ses mots à beau n’être plus de ce monde, elle ne la hante pas moins chaque nuit. Mais la politique, cette compagne qui a pris la place de la mort, l’appelle aujourd’hui pour un nouveau devoir. Les relations sont de ces flammes qui se doivent d’être entretenus, et malgré sa motivation décroissante à l’idée de s’en charger, l’ambassadrice des Aeriens a une de ces nombreuses flammes à raviver. Le maître des félins, le souverain de la cité de Thesoriel, propose un banquet où le corbeau, Arianne, est invité. Alors, comme il convient, elle répond positivement à l’invitation.

Quel théâtre. Une fête ne diffère pas vraiment d’une scène où l’on est à la fois acteurs et spectateurs. Là, il faut sortir le masque qu’on lui a durement collé à la peau, sans même qu’elle ne se débâte.  Elle arrive enfin à l’Antre du soleil, après avoir passé une journée entière dans son cortège volant. Magnifique, comme le veut le personnage, ses cheveux lisses et longs tombent derrière elle. Quelques mèches de ses tempes sont ramenées à l’arrière de son crâne, tenues lâchement par une magnifique pince aux belles dorures. Dans cette coiffure est plantée une aiguille d’un or éclatant, où quelques fils terminés par de belles perles et quelques triangles dorés sont accrochés. Sa poitrine est joliment mise en valeur par une robe. Ecarlate en haut, son tissu de satin enserre les seins de la belle, surmonté par une autre pièce blanche au niveau de la taille. Cette dernière se termine en un triangle pointant vers le bas, son sommet atteignant le milieu des cuisses. Ses côtés sont finement cernés par des arabesques dont la couleur et la forme évoque sans grand mal la coiffe de la reine. En revanche, là ne s’arrête pas l’œuvre d’art, car un nouveau tissu aussi immaculé que celui qui le surplombe, finit par dévaler les fines jambes de la dame. Seulement, il se contente de ne jaillir que derrière la première couche blanche. Ainsi, l’avant des jambes de l’ambassadrice est dévoilé, sans trop en montrer. Désirable, et pourtant incapable de charmer… Des manches séparés de la robe commencent par enserrer le bras au niveau du biceps. Couleur du sang similaire au sommet de la robe, elles descendent sur les bras, terminés, par-delà les mains, par de gracieuses ornementations, toutes de fils dorés. Mais là ne s’arrête pas la conquête de l’or, car les parures de la damoiselle sont toutes aussi époustouflantes, et ses spartiates travaillées, s’enroulant autour de ses mollets, sont faits du même métal. Comme si l’enveloppe ne suffit pas, c’est à son visage qu’on s’en est pris. Les servantes l’ont, en effet, maquillées. Ses yeux, entourés de noirs, évoquent ainsi ceux des chats, mais sont pourtant bien plus inquiétants. Car le regard déjà froid et perçant de la dame l’est dotant plus. Sa dureté est accentuée par une ombre au niveau de ses paupières. Les suivantes peuvent être fières, elles ont réussis, par ces yeux travaillés et le rouge sombre qui recouvre ses lèvres, à rendre le leader des oiseaux à la fois dur et oppressant, mais infiniment séduisant.

Mais une bonne comédie ne se limite pas aux costumes. En effet, une bonne comédie nécessite aussi une bonne comédienne. Alors elle sourit. Oui, elle a appris à le faire. Pas des sourires sincères, non. Ceux-là sont depuis longtemps oubliés. Des mimes, les mimes d’une joie qui sonne faux, d’un mensonge qui parait vrai. Le souverain est ravi. Pour sûr, il se délecterait bien d’elle. Heureusement que le personnage ne s’y prête pas. Le plaisir de la chair est inconnu de la menteuse, et elle n’a nulle envie de le connaître. Alors elle continue de sourire, sans rien ressentir, parlant avec fermeté de politique, comme elle a gentiment apprit à le faire. Un verre toujours à la main, elle fait connaissance, amène les gens à parler d’eux sans écouter leurs dires. Elle fait mine de boire, mais en vérité, très peu d’alcool a pénétré son organisme. Il est son ennemi, l’ennemi du masque. L’homme un peu trop soûl abandonne bien vite son rôle. La soirée s’écoule, le jour fait place à l’ombre. Oui, rien ne change cette nuit. Arianne s’adonne toujours à son jeu, à ses ordinaires cachoteries.

La plupart des convives sont dans un bel état. L’un d’eux est peut-être trop avenant envers l’ambassadrice. Il est temps de rentrer en coulisse. Sans un mot, elle s’éclipse. Aucun garde ne la protège, aucune servante ne la suit. Elle veut juste se reposer, trouver les quartiers qu’on lui a attribué. Mais le palais est immense, et empli de richesses. La damoiselle finit par se perdre. Mais la peur ne monte pas. Elle sait se défendre, et elle finira par croiser la route de quelqu’un qui lui donnera la direction à prendre. D’ailleurs, voilà que vient un inconnu qui traverse le même couloir qu’elle. Ou plutôt une inconnue. Belle, à la peau halée, les cheveux bruns foncés. Ce qu’elle fait ici, et si elle était oui ou non présente à la soirée importe peu à la souveraine. La direction à prendre, elle seule, présente un intérêt. Elle fait cesser calmement son pas plein de prestance. Ses yeux gris se plantent alors dans ceux de la jeune fille. Alors, Arianne la sonde.



"Excusez-moi, mademoiselle, dit-elle d’une voix courtoise, mais dénuée d’une quelconque chaleur, sauriez-vous où se trouvent les chambres des invités ?"



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